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Prix immobiliers suite à la pandémie en Europe et en Suisse

La demande pour des actifs réels, notamment les biens immobiliers, est énorme dans de nombreux pays européens et, une détente de cette situation ne semble pas d’actualité.

Les prix des maisons et des appartements ont fortement augmenté dans de nombreux pays européens, y compris en Suisse. Il s’agirait pour beaucoup d’experts d’une bulle immobilière, mais en relation aux liquidités injectée par les banques centrales (BCE, Banque d’Angleterre, Banque royale de Suède et BNS), il semble que cette situation de prix élevés puisse s’établir durablement, en particulier dans les centres urbains dont beaucoup sont à des niveaux de prix record.

L’éclatement d’une bulle, ou au moins la stabilisation qui avait été pressentie par certains experts au plus fort de la pandémie en 2020 ne s’est pas matérialisée. Ceci est démontré par un tour d’horizon des pays européens ayant subi les plus fortes hausses (voir source: Handelsblatt) ainsi que la situation particulière de la Suisse.

  • Au premier trimestre 2021, les prix de vente ont augmenté de 11,3 % dans l’Union européenne, avec des augmentations particulièrement élevées au Luxembourg (+17,0 %) et au Danemark (+15,3 %).
  • Par rapport à l’Autriche, aucun autre pays en Europe ne compte actuellement autant de constructions: Cependant, les prix de l’immobilier ne baissent pas, même en présence de cette augmentation de l’offre. Cette apparente anomalie est expliquée par une demande forte et soutenue.
  • En Allemagne, certains experts s’inquiètent d’une bulle immobilière, mais la Bundesbank reste prudente et préfère parler uniquement d’une surchauffe du marché. Les biens auraient augmenté de 62 % en dix ans dans les centres urbains avec certaines villes ayant eu des développements de prix spectaculaires. A Francfort, les prix des appartements en copropriété ont même doublé durant cette même période, tout comme à Munich où les prix des maisons individuelles auraient augmenté de plus de 122 %.
  • En Suède, les taux d’intérêt plus bas que jamais et le désir d’accéder à la propriété accentuée par la pandémie ont également poussé les prix vers le haut.
  • En Grande-Bretagne, le gouvernement, s’efforce de maintenir le marché immobilier sur l’île attractif après le Brexit, mais le seuil d’exonération fiscale pour l’achat d’un bien immobilier a de nouveau baissé en juillet, ce qui a fait chuter la demande à court terme de 63%. Les facteurs structurels devraient cependant continuer à alimenter le boom à moyen terme. À Londres, les prix ont fortement augmenté et une petite propriété dans la capitale coûte en moyenne 510 000 livres.

La Suisse a connu elle une forte hausse également: Au premier trimestre de 2021, le prix moyen d’un appartement en copropriété a augmenté de 8 %. Ceci s’explique par le fait que trop peu d’immeubles résidentiels sont construits et dans le même temps, la pandémie a fait augmenter la demande de biens immobiliers, en particulier près du lac Léman où les emplacements de premier choix ont augmenté de 10% depuis l’année dernière (avec un prix au mètre carré d’au moins 36 000 francs suisses (33 500 euros) dans la banlieue genevoise de Cologny.

Ainsi en Suisse, comme dans de nombreux endroits du monde, la demande pour des actifs réels, notamment les biens immobiliers, est énorme. En face, l’offre est minime, ce qui explique que les prix de l’immobilier continuent d’augmenter (de plus de 6 % depuis 2020), alors que le niveau était déjà très élevé.

Ces tensions ont également un impact sur les intermédiaires commerciaux, car les agents immobiliers à la recherche de nouvelles propriétés envoient davantage de prospectus, passent des appels téléphoniques directs, achètent des listes de contacts, font du porte-à-porte pour encourager les propriétaires à vendre leur maison et consultent les rubriques nécrologiques. Ce démarchage à froid est une approche qui ne correspond pas à la mentalité des Suisses âgés qui constitue une grande partie de la population propriétaire.

A moins d’une forte hausse des taux ou d’un ralentissement de l’économie, une détente de cette situation dans de nombreux pays d’Europe, dont la Suisse, ne semble pas d’actualité. Pour des informations pratique sur l’accès à la propriété en Suisse, voir l’article suivant.

Source: Risiko Immobilienblase: So gefährdet sind die Häusermärkte in Europa, Handelsblatt, 31.8.2021)