Categories
Français Marchés

Situation du trading à haute fréquence en Suisse

À l’aide d’algorithmes intelligents, une infrastructure de pointes connectées aux bourses et d’énormes capacités de calcul, les société de trading à haute fréquence exploitent de minuscules différences de prix en fractions de seconde afin d’ obtenir un avantage sur d’autres acteurs du marché et d’en récolter des bénéfice

À l’aide d’algorithmes intelligents, une infrastructure de pointes connectées aux bourses et d’énormes capacités de calcul, les société de trading à haute fréquence exploitent de minuscules différences de prix en fractions de seconde afin d’ obtenir un avantage sur d’autres acteurs du marché et d’en récolter des bénéfices.  Les transactions se font incroyablement rapidement : les traders à haute fréquence ont une avance de 5 à 10 microsecondes sur les autres enchérisseurs lorsqu’une transaction est effectuée et leurs bénéfices sont fait sur des volumes importants au vu des marges minimes qui sont prélevées. Pour un historique aux Etats-Unis, la lecture de l’excellent livre de Michael Lewis, Flash Boys, est recommandée.  

En Suisse, la bourse SIX offre un service de co-localisation où des machines externes peuvent être connectées très près des ordinateurs de la bourse. Dans le centre de calcul ZH1, à côté du Hardbrücke de Zurich, la SIX permet aux traders à haute fréquence d’utiliser des câbles avec une distance égale entre eux jusqu’à la bourse. Ce service de colocation de la bourse suisse est activement utilisé. La liste des participants comprend KCG Europe, Virtu Financial et Flow Traders, Sun Trading, Citadel Securities, Spire Europe, Hardcastle Trading, Hudson River Trading et Timber Hill.

En Chine, le régulateur a sanctionné récemment 42 de ces entreprises, et 24 ont été interdites de négociation pendant trois mois, dont Citadel Securities. La bourse suisse connait les participants et leur volume mais ne sait par contre pas ce que font exactement les traders à haute fréquence en Suisse : “Nous connaissons les participants, mais pas leur stratégie. Ils ne sont pas obligés de divulguer”, déclarait M. Meier, porte-parole de SIX dans article de la Handelszeitung du 16 janvier 2016. La majorité des stratégies sont basées sur l’avantage temporelle. Parmi les plus connues et en même temps les plus controversées figure le front-running électronique. Dans ce cas, les programmes identifient les grands acheteurs sur le marché. En quelques microsecondes, les traders à haute fréquence s’emparent des actions en demande sur une grande variété de bourses et les proposent ensuite aux acheteurs potentiels initiaux. Le bénéfice par action n’est pas important, mais il est reproduit des millions de fois et capturé avec peu de risques. 

Il semble donc pour l’instant que ces acteurs discrets de la finance, sous couvert de services utiles de teneur de marché, aient pu mettre en place leurs stratégies en toute liberté en Suisse.